Temps de lecture : 3 min
L‘architecture frugale quant-a-elle fait référence à l’utilisation mesurée des ressources offertes par la nature.
En occident, l’architecture vernaculaire et frugale est souvent perçue comme primitive, pourtant elle représente une approche architecturale éprouvée dans le temps. Décryptage..
En 1972, Dennis Meadows et deux autres jeunes chercheurs américains ont lancé une première mise en garde dans leur ouvrage intitulé Les limites de la croissance.
Aujourd’hui, après cinquante ans, le doublement de la population mondiale, l’augmentation exponentielle de la consommation et le gaspillage observé dans les pays industrialisés ont conduit à un épuisement des ressources, exacerbant ainsi les inégalités sociales.
L’architecture vernaculaire, frugale, créative et innovante émerge en réponse à la crise environnementale, sociale et culturelle engendrée par l’architecture moderne et l’urbanisme international.
Face au contexte actuel, comment intégrer techniques ancestrales, « primitives » aux enjeux contemporains ?
Pour son projet en Namibie, Porky Hefer, architecte, designer lauréat du Wallpaper 2019 a conçu un environnement semblable à celui des oiseaux qui colonisent les alentours. En campant sur le site, il remarque de nids gigantesques de républicains sociaux sur des acacias dont la beauté le fascine.
Ces structures complexes lui inspirent l’architecture du projet à venir. « Nous voulions donner l’impression aux visiteurs d’être dans le nid de ces oiseaux grâce à un labyrinthe de chemins et des galeries menant à des espaces inattendus”, explique-t-il.
« L’idée fondatrice du projet était d’intégrer le guesthouse à l’environnement, plutôt que de chercher à l’en distinguer. Utiliser des matériaux locaux était la meilleure façon d’avoir une approche durable, mais aussi d’introduire les couleurs du milieu qui l’entoure. Ils sont tellement plus beaux que ce qu’un designer pourrait imaginer”. Source : Milk.
Nk’Mip quant-a-lui, est le premier d’une série de centres autochtones en Colombie-Britannique. Symbolisant l’héritage et l’avenir de la bande indienne d’Osoyoos. Stratégiquement construit en contrebas du désert, ce centre s’intègre parfaitement au paysage, offrant aux visiteurs une vue panoramique sur les montagnes et le ciel. La structure utilise de la terre en pisé, une technique éco-responsable qui reflète les couleurs vibrantes de l’Okanagan. L’orientation du bâtiment aide à atténuer les variations thermiques de la région, tout en optimisant la chaleur solaire passive.
Le projet embrasse une conception durable innovante, symbolisée par le plus grand mur en pisé d’Amérique du Nord. Ce mur unique, évoque la sédimentation géologique locale et améliore l’efficacité thermique. De plus, le centre utilise du pin bleui, conséquence d’une infestation, offre des qualités esthétiques distinctes. Nk’Mip devient ainsi un modèle pour l’intégration du matériau dans des projets futurs, tout en soulignant son attrait visuel.
En conclusion, depuis 2018, l’architecture vernaculaire et frugale attire des architectes et des urbanistes qui redécouvrent l’importance des matériaux vernaculaires afin de donner une nouvelle approche à la fois créative et esthétique à des constructions et objets tout en valorisant une approche qui se concentre sur l’usage raisonné des ressources et l’économie circulaire.
using WordPress and